28 mai 2010

L'Economie des SI

L’architecture d’entreprise (EA) est une activité aussi difficile que passionnante. C’est une activité pluridisciplinaire puisqu’elle requiert la maîtrise des enjeux économiques de l’entreprise, la bonne compréhension du contexte des métiers, un « savoir faire » emprunté au monde de l’ingénierie, mêlant la rigueur et le formalisme de la modélisation et des représentations abstraites, un « faire savoir » indispensable pour une restitution claire, constructive et pédagogique des enjeux, des représentations ou encore des propositions d’amélioration , enfin un « savoir être » liant passion, reconnaissance des équipes, écoute et disponibilité.

L’architecture d’entreprise s’est imposée à moi quand j’ai commencé à m’intéresser en 2004 au développement durable, notamment à la lecture d’une des œuvres de Georgescu Roegen intitulée « la décroissance ». Georgescu Roegen évoquait déjà dans le milieu des années 70, l’entropie des systèmes.
- « l’entropie peut être interprétée comme la mesure du degré de désordre d'un système au niveau microscopique. Plus l'entropie du système est élevée, moins ses éléments sont ordonnés, liés entre eux, capables de produire des effets mécaniques, et plus grande est la part de l'énergie inutilisée pour l'obtention d'un travail… »
Aujourd’hui d’actualité, avec la crise économique et la chasse au gaspillage, les futures enjeux des urbanistes pourraient bien vouloir répondre à la question « Comment garantir le développement durable des SI des entreprises et d’éviter de transmettre aux générations suivantes le fardeau d’un passif devenu trop pesant, au risque de compromettre leur propre développement. C’est en tout cas, à cette question, que veut répondre la nouvelle méthode PRAXEME de Dominique VAUQUIER.
Concrètement, et au-delà des méthodologies, mon expérience m’a amené à considérer qu’une partie seulement du SI pouvait être formalisé, mais que cette partie était majoritaire, ou destinée à l’être. Comparons alors cette partie formelle à un hyper espace représenté par un modèle, un gros cube, en somme. Les diagrammes, sont des projections de cet hyper cube sur une de ses faces, permettant d’expliquer et de comprendre un point de vue. Les diagrammes d’architecture mettent en lumière des points de vue. Ces points de vue illustrent les parties saillantes et/ou « délicates » d’un Système. Ils sont fabriqués et ordonnés selon les bonnes pratiques, les plans qualités, les principes généraux d’architecture afin de permettre à une organisation humaine de produire de la valeur ajoutée « informatisée », ou plus modestement décrire le système présent et/ou sa projection dans le futur (5 ans max) .

On ne gère pas de la même façon, un processus manuel, et un processus automatisé. Les enjeux dans le premier cas, sont la recherche de l’efficacité, et dans le second cas, la recherche de l’efficience. Entre les deux, c'est la "loi de l'exponentiel" qui fait la différence? Et cette loi peut jouer avec ou contre nous...

la DSI en equation

L’équation économique, chère aux Directions du SI, est la suivante, Elle se base en partie, sur le triptyque suivant:

- D'une part, l’existant patrimonial de l’entreprise, en terme d’application informatique que l’on nomme Système informatique. Celui-ci peut, au fil des ans devenir lourd, structurant, et hétérogène. C’est le domaine des solutions informatiques en production.

- l’état de l’art de la technologie, qui promet des gains de productivité, fondés ou non, mais dont la prise en compte est indispensable. L’arbitrage se pose en ces termes : j’attend demain car ça coûtera moins cher et ce sera mieux, mais au risque de vieillir plus vite que la concurrence, ou alors, j’investie maintenant pour continuer une activité performante, avec le risque d’une obsolescence prématurée.

- Enfin les objectifs de la direction générale qui doit se donner les moyens de sa stratégie de développement, en s’assurant que les fonctions métiers du Système d’information seront en mesure de produire de la valeur ajoutée. C'est-à-dire que leurs besoins doivent être couverts par des solutions techniques, de manière efficiente. Les processus métiers doivent être optimisés, pour produire « plus avec moins », en supprimant toute forme de gaspillage.
Le gaspillage en informatique, rime bien souvent avec la notion de redondance et de cycle mal maîtrisé…